En ce 13° dimanche du Temps ordinaire qui coïncide avec la belle chaleur de l’été, nous pouvons méditer sur le rapport entre l’appel et les différentes transformations du visage qui s’en suivent nécessairement.
Observons le visage de celui qui attend un appel pour le service dont la candidature a été retenue. Ce visage d’un lycéen qui attend les résultats du BAC ; ce militaire appelé au rang de supérieur avec des galons sur les épaules ; ce jeune appelé aux Ordres du Sacerdoce ou du Diaconat (d’autres sont décalés) ; mais surtout celui de l’athlète qui est proclamé vainqueur parce qu’il a su bien géré ses derniers rounds.
Ce qui permet une telle variation de tous ces visages, c’est d’abord la qualité ou la densité du service attendu, ensuite la rapidité de celui qui court devant ou derrière (maitre ou concurrent) et enfin, la direction ou le point d’arrivée, finalité de la mission.
Concernant le service, on constate que là où il n’a pas donné beaucoup de résultats (fruits), on change de ville pour s’installer ailleurs. Et on y va avec détermination : réussir ou mourir. C’est pourquoi on doit évaluer les risques de l’égoïsme afin de s’ouvrir aux autres ; risque de l’affrontement conduisant à l’échec et risque de dissensions internes, obstacles à tout rayonnement.
Dans le cas contraire, s’il y a plus d’affluence et de clients, on étend l’espace d’activité. Pour que cette extension se fasse efficacement, il faut bien préparer la suite et la succession. C’est ce que fit Elie par rapport à Elisée. Celui-ci doit prendre le temps pour comprendre les exigences de la mission et les contours du service.
Pour partir, il est important de déterminer une direction et de savoir qu’il y a des moments et des endroits où il n’est pas permis de faire demi-tour ou se perdre dans les détails. Il faut aller à l’essentiel et laisser ce qui n’est pas important.
Face au refus, il est possible de recourir à la violence (réaction de ces 2 disciples, Jacques et Jean). Or, cela n’est pas la logique de Jésus qui veut nous aider à tenir bon sur la route d’autant qu’il nous a libérés de tout esclavage pour nous envoyer comme ses messagers. Voilà que nous craignons autant pour nos tendances éloignées de son message de paix et d’amour que le refus lié au lieu de passage.
Comme il est déterminé à aller de l’avant (jusqu’à Jérusalem), demandons la grâce de ne pas le perdre de vue, lui qui nous apprend le chemin de la vie si délicieuse et débordante de joie grâce la puissance de ses sacrements qui nous rétablissent dans la Nouvelle Alliance du salut atteignable dans le Royaume de Dieu par l’Esprit Saint qui nous est donné. Si nous nous laissons conduire par lui, en avant, la main sur la charrue !
Par P.Protogène BUTERA
Pour ce bon dimanche,lisez-vous mêmes ces textes proposés par la Liturgie:
PREMIÈRE LECTURE Lecture du premier livre des Rois (1 R 19, 16b.19-21) En ces jours-là, le Seigneur avait dit au prophète Élie : « Tu consacreras Élisée, fils de Shafath, comme prophète pour te succéder. » Élie s’en alla. Il trouva Élisée, fils de Shafath, en train de labourer. Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième. Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau. Alors Élisée quitta ses bœufs, courut derrière Élie, et lui dit : « Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai. » Élie répondit : « Va-t’en, retourne là-bas ! Je n’ai rien fait. » Alors Élisée s’en retourna ; mais il prit la paire de bœufs pour les immoler, les fit cuire avec le bois de l’attelage, et les donna à manger aux gens. Puis il se leva, partit à la suite d’Élie et se mit à son service. – Parole du Seigneur. | DEUXIÈME LECTURE Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates (Ga 5, 1.13-18) Frères, c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage. Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair. Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez. Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi. – Parole du Seigneur. | ÉVANGILE Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 51-62) Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » – Acclamons la Parole de Dieu. |