Nous commençons la célébration de ce dimanche par la bénédiction de nos rameaux en main, signe de notre dispersion mais aussi de l’entretien que nous faisons de celui que nous recevons dans nos mains pour qu’il porte du fruit en nous.
Dit de la Passion du Seigneur, ce dimanche nous introduit à la compréhension de 3 réalités de nos vies que nous avons de la peine à garder ensemble unies ou liées : la table, la croix et le tombeau ouvert. Pour comprendre cela, chacun peut se demander : Qu’est-ce que j’aime ? Réponse : Manger ou donner à manger ; accueillir les amis ; en un mot : la convivialité ! Résultat ? Les gens diront : c’était chouette ce que tu nous as préparé… ! Avec ça, la vie est belle…
La deuxième question est celle-ci : qu’est-ce que je déteste ? La souffrance, les épreuves…C’est insupportable. Pourtant, cette pandémie qui a arrêté la convivialité, a été supportable avec le temps parce que c’est tout le monde qui était concerné.
La troisième question s’articule ainsi : Qu’est-ce qui m’inquiète ? La mort,sans doute ! Voyez combien les chiffres font monter la pression ou l’adhésion à la cause. Le nombre de morts ou de cercueils révèle l’horreur dont il faut déterminer le responsable à punir. Les uns s’unissent contre les autres…
La conséquence évangélique de ces 3 réalités est annoncée dans les 3 reniements de l’apôtre Pierre :
- « Non, je ne le connais » : n’est-il pas reconnu par la fraction du pain ? N’a-t-il pas dit de faites ceci en mémoire de moi ? Quelle mémoire de quelqu’un que l’on n’a pas connu ? (Réflexion des athées.)
- « Je ne le suis pas » : galiléen ou chrétien, je ne le suis pas. Je suis non pratiquant ou je ne suis pas pratiquant.
- « Je ne sais pas » : Qu’est-ce que les veulent dire quand ils parlent de Dieu ? Je ne sais pas…Je suis agnostique. Lacune que veut combler la question de la foule : « Si tu es le Christ, dis-le-nous »
C’est pour parfaire cette compréhension que la semaine Sainte se termine par le TRIDUUM PASCAL : Jeudi Saint, Vendredi Saint, Samedi Saint et Dimanche. Pendant ce temps(de la Semaine Sainte), nous apprenons à maîtriser le langage des disciples que le Seigneur nous donne (1ière lecture) : imaginez les gens à table qui ne s’écoutent pas, se donnent des piques ou se critiquent ! Ne risquent-ils pas de renverser la table et de jeter par terre tous les meilleurs plats ?
Pendant ce temps, la croix sera un service réussi pour l’homme en souffrance car comme le Seigneur l’a dit par Isaie, « Mon serviteur réussira, il s’élèvera, il sera exalté » (Is 52,13). Ton épreuve peut donc être un miracle pour un plus grand comme Hérode qui, en voyant Jésus, « espérait lui voir faire un miracle » (Evangile). Nous aussi nous voulons des miracles plutôt que la croix.
Pendant ce temps, nous saurons où chercher Jésus ressuscité et les mesures à prendre pour le trouver. Comme Marie-Madeleine et les deux apôtres, nous voilà partis, à ciel ouvert. Ce sera joyeuses Pâques pour nous, dès aujourd’hui.
Belles démarches vers Pâques.
P.Protogène BUTERA