Nul n’ignore que les abeilles ne produisent pas seulement le miel mais favorisent également la pollinisation des plantes sauvages et cultivées. Ces activités les rendent très sensibles aux traitements phytosanitaires. Depuis quelques années, le sort des abeilles est devenu inquiétant : leur taux de surmortalité a atteint 30 à 35 %, taux anormalement élevé qui atteint dans certains cas 50 % de pertes hivernales.

Or, 80% des espèces végétales dépendent directement de la pollinisation par les insectes. En ville, une même espèce de plante est souvent fort éloignée, il est donc indispensable qu’un insecte pollinisateur puisse transporter le pollen d’une fleur mâle vers la fleur femelle d’une même espèce. Comme agent pollinisateur, l’abeille domestique contribue une part importante à cet équilibre.
Comme elles meurent de faim
A cause d’une baisse considérable de la biodiversité dans les cultures, les abeilles se sont mises progressivement à visiter d’autres cultures, comme les céréales et les graines, très gourmandes en pesticides. Les abeilles pourraient ainsi être, malgré elles, responsables de la propagation des OGM, tout en étant intoxiquées par ces plantes génétiquement modifiées qui produisent leur propre insecticide.
Dans certaines régions mêmes, ces abeilles meurent de faim, car les monocultures ne leur fournissent pas assez de nourriture. Pourtant, la nature propose des milliers de végétaux: ronces, fleurs sauvages, eucalyptus, poirier, laurier, orties, bourdaine, noisetiers, tilleul, châtaigner, acacia, érable, dont certains sont jugés indésirables par les agriculteurs ou jardiniers. Que des haies et des jardins qui disparaissent du paysage, certaines exploitations qui couvrent des hectares de monoculture!
C’est le temps des actions concrètes
Il est urgent et impératif de développer des moyens alternatifs aux pesticides, revenir à une agriculture en lien avec les territoires, s’éloigner des pratiques de remembrement et de monoculture, qui attirent davantage les subventions et autres financements aux dépends de la vie des abeilles. Les responsables publics qui se cantonnent pour l’instant à de grands discours doivent prendre la vraie mesure de l’enjeu et respecter les engagements du Grenelle de l’environnement.
L’usage irréfléchi des pesticides dans l’agriculture démontre une faible sensibilisation à l’écologie dans les collectivités mais aussi chez les particuliers qui ont tendance à ne pas respecter les doses des fabricants. D’après le Rapport ANSES 2008, « Le catalogue des produits phytopharmaceutiques dénombre aujourd’hui 5 000 produits commerciaux dont l’utilisation selon des méthodes non autorisées est susceptible de provoquer des dommages irréversibles sur les colonies d’abeilles » .
Plus que jamais, une autre agriculture plus respectueuse de l’environnement et une large sensibilisation sont nécessaires. L’abeille est un maillon indispensable des écosystèmes. La protéger, c’est nous éviter le cauchemar d’un nouvel écocide irréversible.
Ce n’est pas pour rien que les défenseurs des abeilles ont attribué à Albert Einstein, cette citation:
« Si les abeille venaient à disparaitre, l’humanité n’aurait plus que quatre années devant elle. »
Disons-le encore, la science doit être soumise à l’éthique pour éviter tout débordement.
Par EUSTACHE
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