Pour ce deuxième dimanche de Carême, la Liturgie de la Parole de Dieu nous présente les personnages auxquels nous pouvons nous identifier ou que nous pouvons imiter pour le bien de notre âme et de notre salut promis par Dieu dans le Christ Jésus.
Il est possible de cheminer comme Abram jusqu’à avoir foi dans le Seigneur et de continuer à veiller sur cette même foi qui connaîtra le temps d’un sommeil (après votre communion…) au risque d’être cachée par les ténèbres ou d’être dévorée par les rapaces, puisqu’elle est notre offrande préparée pour le Seigneur.
Oui, dans le Seigneur, les ténèbres s’effacent face au salut abondamment irrigué comme ce fut le cas pour l’alliance que le Seigneur conclut avec Abram ; son étendue est signifiée symboliquement du « Torrent d’Egypte jusqu’à l’Euphrate » ,c’est-à-dire du cours d’eau où l’on jette des choses malsaines(esclavage)mais qui devient sec pendant l’été(=inconsistance), et Fleuve qui coule du Jardin d’Eden (=abondance, persévérance).
Dans le Seigneur, on passe de l’inconsistance à la persévérance. Ce passage se voit aussi avec les trois disciples de Jésus qui, « accablés de sommeil », ne voient « la gloire de Jésus » que quand ils ont été éveillés. Mais quelle est cette gloire de Jésus ? Rappelons que le mot « gloire » est à la fois la traduction du grec « doxa », respect, honneur(doxologie), et de l’hébreu, « kabod », ornement, parure, richesse, rayonnement. Nous comprenons que la groire de Dieu est son rayonnement qui inspire respect et honneur..
De même que « la chevelure est la gloire de la femme » (1Cor11,15), que « la force est la gloire des jeunes gens » (Prov20,29), que « les pères sont la gloire des enfants » (Prov17,8), de même la gloire de Jésus c’est l’amour de Dieu à son égard. Ainsi, quand la voix s’est fait entendre, « celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le », il n’y avait plus que Jésus seul et les disciples gardèrent le silence.
Pendant le Carême, nous apprenons ou expérimentons le bienfait d’être avec Jésus. Et au lieu de regarder le ciel, nous sommes invités à « regarder bien » ceux qui se conduisent en amis de la Croix du Christ de manière à s’exclamer comme Pierre, « Maitre, il est bon que nous soyons ici »
Parce que vous avez expérimenté ce rayonnement de la prière sur Jésus dont le visage devint autre, et son propre rayonnement sur les disciples, l’Eglise et la Communauté toute entière s’adresse à vous ainsi : « mes frères et sœurs bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien aimés » (deuxième lecture). Telle est la gloire de Jésus. Ensemble avec Lui vers Jérusalem, en se préparant à sa passion et sa glorification sur la Croix.
By P.Protogène BUTERA