En voulant nous expliquer ce que c’est le Royaume de Dieu, Jésus lui-même n’hésite pas à se poser la question : « A quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? » De même, nous aussi, pour tirer bénéfice des lectures de ce onzième dimanche, il est bon de nous poser certaines questions : Qu’est-ce qui nous pousse à aimer Dieu, être ses disciples et parler de Lui ? Y’a-t-il des raisons d’avoir confiance en Lui ?
Et d’ailleurs, croire n’est-il pas une maladie qui attaque ceux qui n’ont pas confiance en eux-mêmes et la cherchent en dehors ou l’extérieur d’eux-mêmes ? Sous cet angle, ils ont raison ceux qui font attention pour ne pas être malades de cette manière. En s’éloignant de Dieu, ils prennent soin d’eux. En s’approchant de Lui, ils se perdent dans la foule. Raison pour laquelle Jésus « expliquait tout à ses disciples en particulier »
Comme saint Paul, nous pouvons affirmer que « nous avons confiance » parce que « nous cheminons dans la foi ». Mais que pouvons-nous apprendre de ceux-là qui demeurent loin de Dieu par rapport à notre vision et ambition chrétiennes de l’au-delà ou de la résurrection ?
Nous le savons bien : pour bien entendre, il faut être tout près de celui qui parle, surtout quand on a des problèmes des oreilles. Et plus on l’aime, plus on s’approche de lui pour tout saisir et ne rien rater. Plus encore quand celui qui a la parole est un jeune qui n’a pas l’habitude de parler très forts et à l’assemblée!
En regardant ce que fait le Seigneur qui prend une tige toute jeune, la plante sur une montagne très élevée où elle portera du fruit, nous aussi, à la fin de l’année, en pensant que « le temps de la moisson est arrivé », nous faisons un exercice de bilan, de relecture pour savoir ce qui a germé, quelle croissance y-a-t-il eu et ce qu’on attend de ce qui a germé ?
Nous confions tout à Dieu qui donne la croissance et l’être dans la mesure où il relève l’arbre renversé et fait reverdir celui qui est sec. C’est son amour qui attire le nôtre et le fortifie. Nous l’aimons parce qu’il prend soin de nous comme cette tige qui doit porter du fruit tout en gardant son essence première.
Il est infructueux de se fier trop au jugement des autres qui pourraient t’entrainer dans la chute et te porter à dire comme Sartre que « l’enfer c’est les autres » (aliénant). Infructueux car, nous tous « apparaitrons à découvert, devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps »(deuxième lecture)
Tu as tout fait pour ton bien, pour le bien des autres , sans oublier Dieu ? Tu as tout fait pour toi et les autres en oubliant Dieu ? Tu as tout fait pour ton bien sans Dieu ni les autres? Tu comprends ce que tu as gagné ou ce que tu as perdu.
Rendons grâce à Dieu qui nous permet de prendre part à la mission de son Christ, lui Lumière des cœurs et des nations disposés à « faire leur nid à son ombre ». Et il y a assez de fraicheur!
LES TROIS TEXTES DU JOUR:
Lecture du livre du prophète Ézékiel (Ez 17, 22-24)
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
« À la cime du grand cèdre,
je prendrai une tige ;
au sommet de sa ramure,
j’en cueillerai une toute jeune,
et je la planterai moi-même
sur une montagne très élevée.
Sur la haute montagne d’Israël
je la planterai.
Elle portera des rameaux, et produira du fruit,
elle deviendra un cèdre magnifique.
En dessous d’elle habiteront tous les passereaux
et toutes sortes d’oiseaux,
à l’ombre de ses branches ils habiteront.
Alors tous les arbres des champs sauront
que Je suis le Seigneur :
je renverse l’arbre élevé
et relève l’arbre renversé,
je fais sécher l’arbre vert
et reverdir l’arbre sec.
Je suis le Seigneur, j’ai parlé,
et je le ferai. »
– Parole du Seigneur.
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 6-10)
Frères,
nous gardons toujours confiance,
tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur,
tant que nous demeurons dans ce corps ;
en effet, nous cheminons dans la foi,
non dans la claire vision.
Oui, nous avons confiance,
et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps
pour demeurer près du Seigneur.
Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors,
notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.
Car il nous faudra tous apparaître à découvert
devant le tribunal du Christ,
pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait,
soit en bien soit en mal,
pendant qu’il était dans son corps.
– Parole du Seigneur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc(Mc 4, 26-34)
En ce temps-là,
parlant à la foule, Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Très bon dimanche à chacune et à chacun qui, en prenant de l’âge, fructifie encore des œuvres dignes de son nom et de son Dieu.
By P.Protogène BUTERA