Du 19 au 26 novembre, le Pape François effectue son voyage apostolique en Thaïlande(19-22) et au Japon(23-26). Toute l’Asie et la Communauté internationale attendent avec impatience et inquiétude le discours du Pape, surtout lors de son passage à Hiroshima et Nagasaki.

Marchant sur les pas de Jean-Paul II venu à Nagasaki le 25 février 1981, François a déclaré que «ce lieu nous rend davantage conscients de la souffrance et de l’horreur que nous les êtres humains nous sommes capables de nous infliger. La croix bombardée et la statue de Notre-Dame, récemment découvertes dans la cathédrale de Nagasaki, nous rappellent une fois de plus l’horreur indescriptible vécue dans leur propre chair par les victimes et leurs familles. »
Prière et voix unanimes
Partant des lectures de ce dernier dimanche du temps Ordinaire où l’Eglise fête le « Christ Roi de l’Univers », le Pape n’a pas caché ses émotions: « Chers frères, Nagasaki porte dans son âme une blessure difficile à guérir, signe de la souffrance inexplicable de tant d’innocents ; des victimes provoquées par les guerres d’hier, mais qui continuent de souffrir aujourd’hui, dans cette troisième guerre mondiale par morceaux. Élevons nos voix ici dans une prière unanime, pour tous ceux qui souffrent aujourd’hui dans leur chair ce péché criant vers le ciel, et pour que soient de plus en plus nombreux ceux qui, comme le bon larron, ne peuvent se taire ni se moquer, mais par leur voix, annoncent un règne de vérité et de justice, de sainteté et de grâce, d’amour et de paix. »
En remarquant une nouvelle fois que l’argent dépensé dans des armements de plus en plus sophistiqués devrait plutôt être investi dans les services à la population et la protection de l’environnement, François a appelé à construire une confiance mutuelle impliquant la participation de tous : «individus, communautés religieuses, société civile, Etats dotés d’armes nucléaires et ceux qui n’en possèdent pas, secteurs militaires et privés, et organisations internationales. »

L’Eglise défend les voies pacifiques
Le Pape François a appuyé l’engagement particulièrement précis de l’épiscopat japonais sur ce sujet d prolifération nucléaire: «L’Église catholique, pour sa part, est irrévocablement engagée dans la décision de promouvoir la paix entre les peuples et les nations : c’est un devoir auquel elle se sent obligée devant Dieu comme devant tous les hommes et femmes de cette terre. Nous ne pourrons jamais nous lasser d’œuvrer et de soutenir avec une insistance persistante les principaux instruments juridiques internationaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire, y compris le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. »
A l’adresse des responsables politiques, le Pape a lancé ce message: «Convaincu qu’un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire, je demande aux leaders politiques de ne pas oublier que ces armes ne nous défendent pas des menaces contre la sécurité nationale et internationale de notre temps». Et, dans la filiation, notamment, de Jean XXIII et de Paul VI. il ajoute: «Il devient crucial de créer des instruments qui assurent la confiance et le développement mutuel, et de compter sur des leaders qui soient à la hauteur des circonstances» .
Jamais un nouveau Hiroshima-Nagasaki
Avec force et insistance, le Pape rappelle à ne pas oublier le passé: «En ce lieu de mémoire, qui nous émeut et ne peut nous laisser indifférents, il est encore plus riche de sens de nous confier à Dieu, pour qu’il nous enseigne à être des instruments efficaces de paix et à veiller aussi à ne pas commettre les mêmes erreurs du passé. »

Aujourd’hui, «avec un arsenal nucléaire aussi sophistiqué, existe ce risque de destruction de l’humanité, ou du moins d’une grande partie de l’humanité. » Avec ces mots qui semblent faire écho à ceux de Jean-Paul II à Hiroshima, François se demande s’il est «licite de maintenir les arsenaux nucléaires tels qu’ils sont» ou plutôt «de faire des pas en arrière. »
Apprenons des leçons de l’Histoire que l’abîme de douleur vécu à Hiroshima et Nagasaki continue de témoigner. Cet abîme de douleur bien représenté dans le visage de la Vierge en bois réapparue dans les ruines de Nagasaki interpelle les politiques à œuvrer pour la paix en éliminant les armes nucléaires comme il en est pour les centrales nucléaires. Ainsi, le monde ne verra plus jamais un nouveau Hiroshima-Nagasaki. Ces voix seront-elles entendues par les puissances nucléaires?
Sources: Vaticannews.va
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