Vin et pain eucharistiques aux supermarchés?

Dans certaines paroisses, il est devenu une habitude d’acheter au supermarché ou dans d’autres magasins, le vin pour la célébration de la messe. Cela facilite la vie et simplifie les choses!Plus encore,les hosties sont commandées sur Internet parce qu’elles sont moins chères!

Aux dépens de la qualité et de la validité

Comment juger de la qualité et de la validité de ces matières dont on ignore tout sur leur idonéité et la compétence des producteurs? La Congrégation pontificale pour le Culte divin s’est clairement déclarée(15 juin 2017):  » Il est absolument interdit d’utiliser du vin dont l’authenticité et la provenance seraient douteuses: en effet, l’Église exige la certitude au sujet des conditions nécessaires pour la validité des sacrements. Aucun prétexte ne peut justifier le recours à d’autres boissons, quelles qu’elles soient, qui ne constituent pas une matière valide.”

Quant à la démarche de vérification, ce même Dicastère établit les responsabilités: « L’Ordinaire est tenu à rappeler aux prêtres, en particulier aux curés et aux recteurs d’églises, leur responsabilité de vérifier qui sont les personnes qui procurent le pain et le vin pour la célébration, ainsi que l’idonéité de la matière. »

Il appartient en outre à l’Ordinaire d’informer et de rappeler la nécessité du respect absolu des normes de la part des « producteurs de vin et de pain pour l’Eucharistie. »  » Il est évident, ajoute le Dicastère, que les hosties doivent être fabriquées par des personnes qui, non seulement se distinguent par leur intégrité, mais encore sont compétentes dans ce domaine, et emploient les instruments appropriés.  »

Habitude difficile à abolir

La Congrégation n’ignore pas toutes les difficultés liées à ces pratiques et à ces démarches de vérification ainsi que les complications qui en découlent. C’est pourquoi elle précise ceci: « En tenant compte de la complexité des situations et des circonstances, de même que de la disparition du respect pour les choses sacrées, on sent qu’il est devenu nécessaire, du point de vue pratique, qu’il y ait quelqu’un qui puisse garantir effectivement, à la demande de l’Autorité compétente, l’authenticité de la matière eucharistique de la part des producteurs, ainsi qu’une distribution et vente qui soient convenables. « 

A lire: Les Hosties sans gluten!

Or, à cause de la concurrence de plusieurs autres magasins de vente, les communautés religieuses qui avaient pris soin de confectionner le vin et le pain pour l’Eucharistie et d’être ainsi les producteurs fiables, ont fermé les portes.

Conscient de cette situation, le Dicastère recommande que, « dans les lieux de vente, le pain et le vin destinés à l’Eucharistie soient traités de la manière qui convient à leur usage. » Allez-y voir chez Amazon ou dans d’autres magasins qui offrent ces rares services mais précieux!Qui assurera l’évaluation de ce traitement? Avez-vous une idée?

By Père Protogène BUTERA

Ce Noël qui n’est ni bon ni joyeux

Si on s’arrêtait à l’enfantement biologique seulement(Evangile), on comprend pourquoi Noël peut être détestable. Ainsi, il y en a qui diront : « Je déteste Noël, car c’est la fête des familles et des bambins. » Comment passer un joyeux Noël quand on est tout seul, sans famille ? Noël peut-il être joyeux pour une famille qui n’a pas eu la chance d’avoir les enfants ou pour une femme qui n’a pas eu le plaisir d’enfanter comme les autres ?

Au-delà de ces questions de fonds, Noël apporte des changements indéniablement visibles. Quand on observe nos villes, on se rend compte que Noël est la source de toutes les lumières : de nos rues, de nos façades, de nos commerces…

Très belles lumières furtives de nos sapins bien décorés et entretenus par le jeu des jouets offerts par le Père Noël ! C’est cette fête commerciale que les enfants adorent. Grâce à elle, même un athée peut dire qu’il croit en Noël qui fait mobiliser les gens, de ville en ville, pour des raisons diverses.

Père Noël au Sénégal(sources:homeviewsenegal.com)
A lire: Noel à contre-sens!

De l’autre côté, loin, loin et en dernier lieu, les crèches d’inspiration religieuse qui n’ont pas droit de cité dans le public sont cachées dans nos églises et dans nos maisons. Là, pour quiconque est conduit par la foi, Noël est aimable parce que la présence de l’Enfant Jésus, couché dans la mangeoire attire notre regard et nous rappelle « l’humanité qui nous rassemble en tant qu’enfants d’un seul Père » et non sortis de la carte bancaire.

En cet endroit là, Jésus a le visage de nos frères et sœurs les plus nécessiteux qui ont besoin de notre attention comme il l’a fait lui-même en prenant place parmi nous. C’est ce que souligne le Pape François dans sa lettre« Admirabile Signum »(Valeur de la crèche) :

« En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et nous découvrons qu’il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à lui…En Jésus, continue le Pape, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction, un ami fidèle qui est toujours près de nous. »

Et comme nous l’avons entendu dans la deuxième lecture, sa présence est « une grâce qui nous apprend à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété .»Tous ceux qui ont cru en sa puissance feront leur la prophétie d’Isaïe : « Oui, un en enfant nous est né, un fils nous est donné.» Par conséquent, « ils se réjouissent devant lui dans la joie et l’allégresse

Dans cette optique de se réjouir devant lui, certaines paroisses font (après la messe) les compétitions du « beau  sourire et du long sourire » des enfants. Ces paroisses sont conscientes que Jésus veut faire de ces enfants « un peuple ardent à faire le bien. »

Petit à petit, parents et écoles qui remarquent les changements de ces enfants à tous les niveaux(intellectuel,relationnel…)ne peuvent s’empêcher de s’exclamer: « Seigneur, Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse.  »

Aussi va-t-il de soi que Noël qui ne donne pas le pouvoir de rayonner et de communiquer aux autres les dons reçus, ce Noël n’est ni bon ni joyeux vraiment.

Je vous souhaite de très belles fêtes de Noël et du Nouvel An! Oui!Joyeux Noël à vous…

By Protogène BUTERA

Un plus? La Parole de Dieu à méditer(Messe de la Nuit):

PREMIÈRE LECTURE
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 9, 1-6)

Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
    Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
    Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
    Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.
    Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
    Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !
    – Parole du Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite
 (Tt 2, 11-14)
Bien-aimé,
    la grâce de Dieu s’est manifestée
pour le salut de tous les hommes.
    Elle nous apprend à renoncer à l’impiété
et aux convoitises de ce monde,
et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable,
avec justice et piété,
    attendant que se réalise la bienheureuse espérance :
la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
    Car il s’est donné pour nous
afin de nous racheter de toutes nos fautes,
et de nous purifier
pour faire de nous son peuple,
un peuple ardent à faire le bien.
    – Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
 (Lc 2, 1-14)
    En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
    – ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
    Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
    Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
    Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.
    Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
    Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
    Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
    L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
    Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
    Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
    Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
    Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
    – Acclamons la Parole de Dieu.

Que les crèches de Noël sont très variées

A Noël, nous aimons regarder les crèches dans nos églises et admirer leur variété. Savions-nous que la crèche qui a été vulgarisée en Occident par Saint François d’Assise(1223) était courante en Orient ? Origène (+253) y a introduit le bœuf et l’âne, en se référant à la prophétie d’Isaïe 1,3 : « Le bœuf a reconnu son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maitre. »

L’âne et le boeuf introduits dans la crèche

C’est dans cet esprit de reconnaissance que Saint Grégoire de Nazianze(380), évêque de Constantinople, invitait les chrétiens à fêter Noël dans la joie, le calme et le recueillement : « Le Christ nait, rendez gloire ; le Christ vient, allez à sa rencontre ; le Christ est sur terre, élevez-vous…Que se réjouissent les cieux et qu’exulte la terre à cause de celui qui est céleste et ensuite terrestre. Le Christ est dans la chair, exultez.»

Pour nous chrétiens, ajoute le Saint Docteur de l’Église, « la crèche c’est l’autel autour duquel nous nous réunissons chaque jour pour y prendre le corps du Christ, aliment de notre salut » et de notre communion. Ainsi, on pourra chanter: « Peuple fidèle, le Seigneur t’appelle:c’est fête sur terre. Le Christ est né viens à la crèche voir le roi du monde. En lui viens reconnaître(x3)ton Dieu, ton Sauveur.« 

Crèche de Noël en l’Eglise de Saint Péran

Certes la Nuit de Noël favorise le recueillement  qui conduit au réveillon  en familles. Et pour les fêtards, tout se prolonge à l’infini. Ce sont les heures de la démesure.

Mais si nous nous réveillons le Jour que l’Église a prévu réellement pour adorer l’Enfant-Dieu, Emmanuel, ce sera Noël  vraiment célébré complètement dans l’obéissance de la foi. Réveillonnons le soir et réveillons-nous pour le lendemain !

Crèches locales jusqu’à la fin

Normalement, les crèches resteront jusqu’à la fin des fêtes de Noël, en l’occurrence, le dimanche du Baptême du Seigneur(le 12 janvier). Mais il n’est pas interdit de les laisser à la contemplation des gens jusqu’à la Présentation du Seigneur au Temple(fête de la Chandeleur)pour signifier ce passage de la Crèche au Temple.

De la variété de ces crèches, que nous tirions la leçon de la beauté de nos différences qui sont belles quand elles sont visibles pour le bien de tous. Ne gâchons pas le pouvoir de rayonner que Jésus nous a donné. Très belles fêtes de Noël…

By Protogène BUTERA

Les Hosties sans gluten pour l’Eucharistie?

Il y a des personnes qui sont allergiques au gluten. Elles ne peuvent communier que grâce aux hosties ou aux pains sans gluten . Or,dans la lettre publiée le 15 juin 2017, la Congrégation pour le Culte divin affirme ceci:«Les hosties totalement privées de gluten sont une matière invalide pour la célébration de l’Eucharistie. » Dans ce cas, comment aider les catholiques réellement intolérants au gluten à communier au Corps du Christ? Discipline des sacrements:sur le pain et le vin pour l’Eucharistie

Un peu de réalisme!

Selon la même Congrégation, ces personnes céliaques pourront « communier seulement sous l’espèce du vin et recevoir ainsi la grâce du sacrement ». Cela est certainement  conforme au canon 925 du Code de droit canonique : « La sainte communion sera donnée sous la seule espèce du pain ou, selon les lois liturgiques, sous les deux espèces ; mais en cas de nécessité, ce pourra aussi être sous la seule espèce du vin.»

Mais le problème s’aggrave quand il y en a qui s’interdisent de tout alcool. Là aussi la réponse de ladite Congrégation est difficile à comprendre et à mettre en pratique: «Le moût c’est-à-dire le jus de raisin, frais ou conservé, dont on suspend la fermentation grâce à des procédés qui n’en altèrent pas la nature, est une matière valide pour l’Eucharistie

Si ce n’est pas le prêtre qui est atteint de céliachie, il faudra prévoir au moins deux calices: pour le vin et pour le moût. De même pour communier « sous la seule espèce du vin », le prêtre ne devra pas avoir mélangé le pain et le vin lors de la consécration qui transforme le tout en un seul Corps ou avoir un autre calice à part.

Dès que demeure le motif solide

Ce texte apporte finalement une réponse applicable selon le jugement de l’Ordinaire(Évêque): “Les Ordinaires sont compétents pour concéder, aux prêtres ou aux fidèles, la licence d’utiliser comme matière eucharistique du pain comportant une faible teneur de gluten ou du moût. Cette licence peut être concédée, de manière habituelle, tant que dure la situation qui l’a motivée.”

Afin d’éclairer la conscience des chrétiens, cette doctrine bien établie de l’Eglise catholique est à rappeler telle qu’elle est précisée dans le Missel Romain sur la communion et en prolongement du Concile de Trente:

« Avant tout, on avertira aux fidèles de ce que la foi catholique nous enseigne: même sous une seule des deux espèces,on reçoit le Christ tout entier,sans aucun manque,et le sacrement dans toute sa vérité;par suite,en ce qui concerne les fruits de la Communion,ceux qui la reçoivent sous une seule espèce ne sont privés d’aucune grâce nécessaire au salut.« 

Missel Romain n°241

Approchons-nous tous de la Table du Seigneur.Nous le reconnaissons par la fraction du pain. Dans nos mains, il devient le Pain de la vie.

By Protogène BUTERA

%d blogueurs aiment cette page :