Mercredi matin 7 juillet, le Président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné chez lui par un commando formé d’éléments étrangers, a annoncé le Premier Ministre sortant Claude Joseph.
L’épouse du Président ,Martine Moïse a été blessée aussi dans cette attaque et hospitalisée mais n’a pas survécu de ces blessures. Elle serait morte avant d’être évacuée à l’étranger.

Compte tenu des réactions insoupçonnées des Haïtens, l’ex-Premier Ministre a appelé la population au calme et indiqué que la police et l’armée allaient assurer le maintien de l’ordre.
La nation et la démocratie sont en jeu
Dans son communiqué officiel l’ex-Premier Ministre, Claude Joseph a donné tous les détails de l’assassinat:« Vers une (1) heure du matin, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet 2021, un groupe d’individus non identifiés, dont certains parlaient en espagnol, ont attaqué la résidence privée du Président de la République et ainsi blessé mortellement le Chef de l’Etat. Blessée par balle, la Première Dame prend les soins que nécessite son cas.
Condamnant cet acte odieux, inhumain et barbare, le Premier Ministre a.i, le Dr. Claude Joseph, et le CSPN appellent la population au calme. La situation sécuritaire du pays est sous le contrôle de la Police Nationale d’Haïti et des Forces Armées d’Haïti.
Toutes les mesures sont prises afin de garantir la continuité de l’Etat et protéger la Nation.
La démocratie et la République vaincront.
Dr. Claude Joseph Premier Ministre a.i »
Changement de gouvernement mal accepté?
Le président Moise venait tout juste de nommer lundi(5 juillet) un nouveau Premier ministre en la personne d’Ariel Henry, avec pour mission d’organiser des élections. Celui-ci n’a pas encore réagi.

Homme des affaires de 53 ans, Jovenel avait été élu président en 2016 et pris ses fonctions le 7 février 2017. Certains considéraient qu’il avait dépassé son mandat alors que lui pensait l’achever en 2022! Une situation qui lui valait d’être confronté à une vive défiance.
Tout un pays plongé dans l’incertitude
Sur fond d’incompréhension, fallait-il le tuer? Est-ce un coup monté? Haïti va-t-il vivre le même scenario qu’l y a plus d’un siècle, en 1915, quand le président d’alors, Vilbrun Guillaume Sam, fut assassiné, entrainant l’intervention armée des États-Unis?
La triste nouvelle vient donc déstabiliser en profondeur le climat politique et sécuritaire de ce petit pays, le plus pauvre des Caraïbes, déjà bien fragile et gangrené surtout par des gangs pratiquant rançons et enlèvements.
Dans ce contexte, le Premier Ministre sortant rassure: « Les assassins du Président Jovenel Moïse vont payer pour ce qu’ils ont fait devant la justice, gardez votre calme la sécurité du pays est sous contrôle. Forces vives de la Nations, cherchons l’harmonie, avançons ensemble pour que le pays ne sombre dans dans le chaos«
C’est à celui-ci de résoudre « les problèmes de l’heure » qu’il avait soulevés:

Etat de siège et fermeture de l’aéroport international
Le Premier ministre a déclaré l’« état de siège » octroyant des pouvoirs renforcés à l’exécutif quelques heures après l’assassinat du président. « Dans la stricte application de l’article 149 de la Constitution, je viens de présider un Conseil des ministres extraordinaire et nous avons décidé de déclarer l’état de siège sur tout le pays », a-t-il déclaré.
De plus, l’aéroport international de Port-au-Prince Haïti est fermé et les avions font demi-tour sans atterrir.
Ainsi, la compagnie aérienne haïtienne Sunrise Airlines annonce ceci: »En raison de la situation actuelle en Haïti, tous les vols sont annulés et retardés jusqu’à nouvel ordre, afin de protéger le personnel, les passagers et les équipements. Tous les billets seront modifiés gratuitement dans un délai de 6 mois… »
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell qui s’est dit « choqué » par l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse mercredi, craint que « ce crime entraine un risque d’instabilité et d’une spirale de violence »(sur son compte Twitter)
Paix et sécurité à tous les Haïtiens.
By Protogène BUTERA
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