Là où il n’y a pas de centres d’accueil ou d’accompagnement ainsi que des réseaux de structures spécialisées et adaptées, les familles sont totalement dépourvues; certaines sont tentées d’abandonner ou de cacher leurs enfants devenus un lourd fardeau pour elles
Maxime a entendu parler de la journée mondiale des « Droits de l’homme ». Il venait d’acquérir 2 béquilles rudimentaires, de fabrication locale. Si elles lui ont permis de ne plus trainer tout son corps par terre et à trois pattes, il se demande si les personnes handicapées ont le droit de mener une vie humainement pleine.
C’est le 10 décembre que les pays signataires de ces 2 Pactes (complétant la Déclaration universelles des droits de l’homme),à savoir « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », et, et « Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels« , célèbrent cette journée.
Comme c’était le jour du marché, Maxime a rencontré une vieille dame de 45 ans, guidée par une petite fille de 10 ans. La pauvre fille a dû arrêter l’école pour aider la grand-mère à tendre la manche, à l’aveuglette. A les voir, il a mesuré la grandeur de la joie de retrouver une certaine autonomie, quand bien-même on vit de la mendicité.
Faire valoir leurs droits
De par le monde, et surtout en Afrique, ils se comptent par milliers, les hommes et les femmes, enfants et adultes atteints de troubles physiques, psychiques et cognitifs. Savent-ils comment faire valoir leurs droits économiques, sociaux et culturels?
Ces droits sont ainsi énumérés par les Nations Unies(UN):- le droit de toute personne à la sécurité sociale y compris les assurances sociales(Article 9); une protection et une assistance larges, accordées à la famille, en tant qu’élément naturel et fondamental de la société, en particulier pour sa formation et aussi longtemps qu’elle a la responsabilité de l’entretien et de l’éducation des enfants en charge(article 10,1);le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence(article 11,1).
Pourtant, il existe encore des endroits où certaines déficiences sont attribuées aux forces maléfiques ou démoniaques. Que des personnes ne sont placées dans des salles inconfortables pour bénéficier des prières de guérison! La raison(s’il y en a une)est de faire perdurer les coutumes ancestrales et la croyance en sorcelleries.
Dans ce contexte si triste, selon genderlinks.org.za, les femmes épileptiques sont, en République Démocratique du Congo(RDC), abandonnées par leurs maris. Ceux-ci ne leur demandent que de retourner chez leurs parents pour qu’elles soient prises en charge par leur familles. Que font les États et les gouvernements?
Une vie quotidienne acceptable
Là où il n’y a pas de centres d’accueil ou d’accompagnement ainsi que des réseaux de structures spécialisées et adaptées, les familles sont totalement dépourvues; certaines sont tentées d’abandonner ou de cacher leurs enfants devenus un lourd fardeau pour elles. Elles se posent des questions sans réponse.
Et c’est un bonheur pour toute la famille d’obtenir un équipement qui leur permet de sortir de ce labyrinthe de questionnement et d’isolement. Mais c’est un malheur de voir cet équipement(fauteuil roulant)se détériorer si vite faute de voies aménagées,alors qu’il sera presque impossible de le remplacer.
Dans les pays en voie de développement, les lieux publics ne sont pas facilement accessibles aux personnes à la mobilité réduite ou dépendante. N’ont-elles pas droit de se déplacer librement suivant leur état de santé? Il y en a même qui, dans le désespoir et dans l’espérance, n’attendent que ce miracle de l’Évangile: « Lève-toi et marche ». Leur situation n’attirerait que les regards des passants curieux.
Comme la plupart de ces personnes handicapées ont des besoins énormes, il faudra une panoplie d’aides afin de promouvoir, en leur faveur, une vie quotidienne acceptable: aides humaines et sociales, techniques et juridiques. On oubliera pas de soutenir moralement et financièrement les familles qui éprouvent un sentiment de honte d’avoir un enfant ou un adulte « anormal ».
P.B
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