Il serait difficile de bien comprendre le sens profond des béatitudes qu’entrevoit Luc par rapport à Matthieu, si on ne se rapportait pas à la première lecture du prophète Jérémie qui compare le sort de ceux qui se détournent du Seigneur à celui de ceux qui comptent sur lui.
Pour Jérémie, l’homme porte le poids de ses malheureuses ou bienheureuses décisions. Quand il se décide de se détourner de Dieu, il devient une terre de désolation tel le riche qui trouve dans ses richesses l’objet de sa consolation, en s’en fichant du reste dont le regard ne l’intéresse point.
Par contre, celui qui s’appuie sur le Seigneur gardera la verdure de son feuillage malgré la dureté de la chaleur. Vivant avec peu d’inquiétude, il continue de porter des fruits. C’est dans ce sillage que Jésus veut rappeler à ses disciples pourquoi ils sont heureux : ils ne sont pas loin de la source du bonheur ; dès qu’ils auront assez puisé, ils pourront aider les autres à se désaltérer.
Jérémie nous a montré l’importance de mettre notre foi dans le Seigneur, notre confiance. Pour élargir l’étendue de cette confiance, Jésus nous rencontre sur « un terrain plat » où il n’y aura pas de problème d’accessibilité comme si c’était sur la montagne !
Comme saint Paul l’a bien exprimé, c’est le fait que Jésus est ressuscité qui rend valable notre foi en lui et renforce notre confiance en la vie. Car par lui, les vivants et les morts ont accès à la résurrection. Autrement, c’est en vain que nous aurons cru.
En ce sixième dimanche du temps ordinaire, pensons à tous ceux qui sont encore maltraités à cause de leur foi .N’oublions pas ceux qui, ne croyant pas, se sentent perdus quoi que possédant de grands biens. Rendons grâce aussi pour ceux dont la foi a rendus heureux malgré tout.
Et toi qui ne manques pas d’inquiétude ? Médite un peu les paroles de ce chant : « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, laisse-toi regarder, car il t’aime ». Puis,écoute-le:
PREMIÈRE LECTURE Lecture du livre du prophète Jérémie (Jr 17, 5-8) Ainsi parle le Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. – Parole du Seigneur. | DEUXIÈME LECTURE Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 15, 12.16-20) Frères, nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ; et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. – Parole du Seigneur. | ÉVANGILE Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 17.20-26 ) En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ;c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. » – Acclamons la Parole de Dieu. |