Collectivité sui generis car disposant d’une large autonomie, et de statut,à la fois,de pays et de territoire d’outre-mer(PTOM)de l’Union européenne,la Nouvelle-Calédonie permet à la France de rayonner dans le Pacifique.Grâce à la France aussi,ce cinquième producteur de nickel se prévaut de la nationalité française.
Quoi qu’éloignée de la Métropole de 16 740 km,la Nouvelle-Calédonie relève de la souveraineté française depuis 1853.Les 175000 votants vont procéder au référendum qui devrait normalement être nickel pour la France.
Référendum ou décolonisation ?
Un référendum sous le fond de la division entre Kanaks(autochtones) et Caldoches(européens)ne pourra pas déterminer un avenir commun.Sans la France,la Grande Terre serait nulle et vide de sa substance.Il est impossible de se défaire de la domination de la puissance européenne.
Pourtant,selon les Accords de Nouméa, « l’Etat(France)reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier,à la fin de cette période de référendum,d’une complète émancipation ».
Cela veut dire que la décolonisation va aboutira?Ce n’est pas sûr.A regarder de près,la voie de la pleine souveraineté est loin d’être tracée et convenablement suivie.
Quid de ces accords de Nouméa?
Signés le 5 mai 1998 entre la France de Lionel Jospin et les représentants de l’Archipel,ces accords sont toujours en lien avec ceux de Matignon(juin 1988)qui,mettant fin « au mépris et à la violence » contre les Kanaks,ne cèdent pas les compétences régaliennes(justice,ordre public,sécurité,défense et affaires étrangères).
Par contre,ce point important y est souligné: « Le résultat de cette consultation(référendum)s’appliquera globalement pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.Une partie ne pourra accéder seule à la pleine souveraineté ou conserver seule des liens différents avec la France,au motif que les résultats de la consultation électorale y auraient été différents du résultat global. »
Portée de la consultation du 4 novembre
Lors de ce Référendum,la population devra répondre à cette question: »Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante? »
La réponse sera OUI ou NON.Combien pourront-ils y répondre adéquatement? Européens,Calédoniens et Kanaks ont-ils le même besoin de souveraineté et d’indépendance?
Sur cette question,les Accords de Nouméa sont précis: « La consultation portera sur le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes(dans le cas du OUI),l’accès à un statut international de pleine responsabilité et l’organisation de la citoyenneté en nationalité »
Pas encore capable d’autodétermination
Ceux qui voteront NON auront raison de prouver que les Néo-calédoniens ne sont pas encore capables de porter ces lourdes responsabilités dévolues à une nation indépendante.Leur raison sera de dire non à la République bananière dont les dirigeants ne sont ni formés ni préparés à cette noble tâche.
Quant aux partisans du OUI,ils ne revendiquent pas autre chose: « leur droit à disposer d’eux-mêmes » en gardant la France comme partenaire privilégié.Ainsi,ils pourront relever le défi du seuil de pauvreté et de chômage les plus élevés qu’en métropole et le problème de la vie la plus chère au monde.
C’est le moment de faire les choses autrement et d’élargir les espaces de développement.Tout le monde est d’accord qu’il est beau de marcher sur le Caillou mais pas pour toujours!
By Protogène BUTERA
[ebook_store_buy ebook_id= »196314″]