» Un nouveau colonialisme qui menace la paix des peuples », le Pape François

Les lectures de ce 26ème dimanche nous révèlent la distance que la richesse établit entre les riches et les pauvres(Amos 6,1.4-7). Cette distance est magnifiquement esquissée par l’Évangile à travers le portrait d’un homme riche et du pauvre nommé Lazare(Luc 16,19-31).

Parfois, les riches travaillent dans l’anonymat en se protégeant contre les miséreux, de sorte que leur trésor soit toujours lumineux.Ils savent tourner à leur avantage le message d’Abraham: « Que de là-bas, on ne traverse pas vers nous. »

C’est ce manque de réciprocité revitalisante que le Pape François déplore et décrit comme un nouveau colonialisme qui menace la paix des peuples.Il le disait en ces termes,quand il s’adressait aux Mouvements Populaires(Amérique Latine):

« Les peuples du monde veulent être artisans de leur propre destin.Ils veulent conduire dans la paix leur marche vers la justice.Ils ne veulent pas de tutelles ni d’ingérence où le plus fort subordonne le plus faible.Ils veulent que leur culture,leur langue,leurs processus sociaux et leurs traditions religieuses soient respectées.

Aucun pouvoir de fait ou constitué n’a le droit de priver les pays pauvres du plein exercice de leur souveraineté et,quand on le fait,nous voyons de nouvelles formes de colonialisme qui affectent sérieusement les possibilités de paix et de justice parce que la paix se fonde non seulement sur le respect des droits de l’homme mais aussi sur les droits des peuples particulièrement le droit à l’indépendance. »

« Le colonialisme,nouveau et ancien,qui réduit les pays pauvres en de simples fournisseurs de matières premières et de travail bon marché,engendre violence,misère,migrations forcées et tous les malheurs qui vont de pair…précisément parce que,en ordonnant la périphérie en fonction du centre,le colonialisme refuse à ces pays le droit à un développement intégral. »

Bon dimanche à toutes et à tous!

By P.B

Ces femmes qui deviendront cardinales(Episode 2): Des compétences sous silence

Lors des fêtes de la mère,la maternité est en l’honneur.En déplorant l’absence de cette maternité dans l’Église,les femmes veulent briser le silence millénaire sur leurs compétences et leurs talents.

Ne mènent-elles pas la danse dans nos paroisses presque à travers toutes les activités? Et de fait,dans certains cas,les curés ne sont pas plus que des « oui,oui,oui » à des explorations de ces mains si précieuses.

C’est ce retournement qu’exprime Anne Soupa du Comité de la jupe: « Les piliers de l’Église,il y a longtemps que ce ne sont plus Pierre et Paul,mais toutes ces petites mains qui font tourner la maison »(Conclave des femmes).

Reconnaitre la place de ces « petites mains », c’est replacer les vertus cardinales dans tout le circuit. C’est,à mon avis, reconnaitre leurs qualités et leur merveilleux talents de manière à mettre en lumière ce qui fait défaut aux hommes(clercs) et à la société tout entière.

Le Pape François, dans son Exhortation « Amoris Laetitia« (A.L),n’a pas éludé cette reconnaissance.Il le dit dans ces termes:

« La grandeur de la femme implique tous les droits qui émanent de son inaliénable dignité humaine,mais aussi de son génie féminin,indispensable à la société.

Ses capacités spécifiquement féminines-en particulier la maternité-lui accordent aussi des devoirs,parce que le fait qu’elle est femme implique également une mission singulière dans ce monde que la société doit protéger et préserver pour le bien de tous » A.L n°173).

Ainsi,grâce à la femme,ces vertus cardinales(la prudence,la tempérance,la force d’âme et la justice) seront mieux en connexion stable et permanente avec les vertus théologales(la foi, l’espérance et la charité)de façon utile et salutaire pour l’Église,cité terrestre des justes.

En la comparant à la Sagesse, et par analogie,le Livre de la Sagesse nous  rappelle l’importance de la femme :

« Veut-on devenir juste? Les labeurs de la Sagesse produisent les vertus:elle enseigne la tempérance et la prudence,la justice et la force d’âme,et rien n’est plus utile aux hommes dans l’existence.

Désire-t-on profiter encore de sa grande expérience?Elle connait le passé et conçoit l’avenir,elle sait le sens caché des paroles et la solution des énigmes;les signes et les prodiges,elle les prévoit,ainsi que les temps et les moments favorables »(Sg 8,7-8)

Comme tout œil vigilant peut le percevoir,  cette justesse n’est pas si proche.Le Pape François  pressent les difficultés qu’il y en a:

« Bien que de notables améliorations aient eu lieu dans la reconnaissance des droits des femmes à intervenir dans l’espace public,il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans certains pays…

L’égale dignité entre l’homme et la femme nous pousse à nous réjouir que les vieilles formes de discriminations soient dépassées,et qu’au sein des familles un effort de réciprocité se réalise.

Même si des formes de féminisme qu’on ne peut juger adéquates apparaissent,nous admirons cependant une œuvre de l’Esprit dans la reconnaissance plus claire de la dignité de la femme et de ses droits« A.L,n°54).

Quand est-ce que cette reconnaissance sera plus claire dans l’Église catholique de rite romain?Quelle forme prendrait-elle?Sur quelles femmes l’Église pourra-t-elle miser pour réaliser ce rêve? Tel sera l’objet de notre prochaine discussion…

By P.B

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