Mgr d’ORNELLAS: La loi de Bioéthique, un désarroi de plus

Pour quel monde?

Mgr d’Ornellas,archevêque de Rennes,Responsable du Groupe Bioéthique de la CEF

Les crises sociales et les alertes écologiques traduisent une réelle inquiétude, tandis que la pandémie du COVID-19 a révélé notre fragilité humaine et économique. La loi de bioéthique va-t-elle augmenter le désarroi ?


Nous changeons d’époque. Il nous faut penser un nouveau progrès. Il ne se réalisera pas sans une
vision commune de notre humanité et de son indispensable « fraternité ». Celle-ci exige des remises
en question qui nous préservent de la toute-puissance de nos désirs et qui réajustent nos droits et nos
devoirs les uns vis-à-vis des autres.


Si nos inquiétudes pour demain se cristallisent dans la crise écologique, nous assistons heureusement
à une salutaire prise de conscience en vue de la préservation de la planète, notre maison commune. Il
est désormais impossible de rester dans le monde ancien en ne considérant que les solutions
techniques, ce qui aurait un effet dévastateur. Les consensus écologiques dessinent un autre progrès
pour un monde nouveau, celui de la sobriété heureuse et du partage solidaire.
La bioéthique ne saurait rester étrangère à cette transition.

Projet parental du désir
Quel est le statut de cet enfant au centre de tout?

Aujourd’hui, elle est tentée de valider les succès technologiques et le court-terme des profits du marché. Le projet de loi, dans son actuelle mouture, semble s’y enfermer sans avoir conscience que l’être humain en est blessé. Certains plaident faussement qu’ainsi va le sens de l’histoire, ce que contredit le virage écologique qui s’impose à nous !
Ils s’affirment progressistes en ayant une vision étroite du progrès, qui ne considère pas vraiment la
santé publique comme bien commun et qui exclut le respect dû à l’être humain le plus fragile !


La bioéthique aussi a besoin d’une salutaire prise de conscience ! Elle doit entendre ces alertes, dont
certaines sont devenues plus vives en raison de la pandémie :


 Face aux défis liés au vieillissement de concitoyens de plus en plus nombreux, quelle nouvelle
et juste solidarité allons-nous édifier en faveur de nos aînés ?
 Face à une conception gestionnaire des soins selon laquelle un « patient » devient parfois un
« client », comment promouvoir une médecine plus humaine pour tous, soutenue par une
politique de santé davantage reconnaissante envers les soignants ?
 Face à la volonté de tout maîtriser par les techniques biomédicales, comment discerner en
raison les vrais enjeux ? Car les menaces sont réelles : marché des tests génétiques,
robotisation et intelligence artificielle sans contrôle suffisant, expérimentation sur des
embryons chimères, sélection accrue des enfants à naître, filiation sans paternité, maternité
sans gestation
, marchandisation de la procréation.

Ne touchez pas à ses droits

Dans son article publié dans « La Croix du 20 juin »,Mgr d’Ornellas alertait encore sur les dérives de la Loi de Bioéthique en préparation, sur les droits de l’enfant. Il écrivait:

« Tel qu’il sort de la Commission spéciale de l’Assemblée Nationale, le projet de loi prive certains enfants d’avoir un père et une ascendance paternelle. Comment se satisfaire d’une telle discrimination entre les enfants dès leur conception et leur naissance ? La raison y voit une injustice.

Ce projet de loi est donc loin d’être abouti. Il a fallu neuf mois – entre la 1ère lecture à l’Assemblée et
la 2nde lecture en Commission –, pour qu’il soit enfin reconnu que la femme qui accouche était la
mère de l’enfant. Mais alors, pour un couple de femmes, comment établir la filiation pour l’autre
femme ?

Problème de filiation maternelle
Un enfant né de deux femmes!

Bien des questions demeurent insolubles devant la volonté idéologique d’une soi-disant
égalité entre toutes les femmes, quelle que soit la diversité de leur situation vis-à-vis de l’accès à la
PMA. Or la raison discerne que cette volonté est erronée : l’égalité s’applique pour des situations
identiques, comme l’a dit l’ancienne Garde des Sceaux.


Ce projet de loi nous fait passer de l’enfant comme un sujet de droits à la prévalence du « projet
parental » sur lui
de telle sorte que des adultes peuvent lui imposer une privation de certains de ses
droits. La raison y voit une régression. On ne touche pas impunément au droit de la filiation !

Il apparaît urgent d’examiner l’accès de « la PMA pour toutes » dans le cadre d’une réflexion générale
et cohérente du droit de la filiation. Celui-ci est majeur : par sa filiation, chacun entre dans l’histoire… »

Je vous souhaite une très riche lecture qui vous permettra de faire des commentaires et de nous envoyer vos avis qui pourraient être utile à cette conception que l’Eglise a de la Bioéthique,pour la vie et la protection des plus faibles.

By P.Protogène BUTERA

Brésil: Troisième évêque mort de Covid-19

Mgr Henrique Soares da Costa, évêque de Palmares, dans l’État brésilien de Pernambuco, est décédé hier à l’âge de 57 ans. Il était hospitalisé depuis le 4 juillet au service de soins intensifs de l’hôpital « Memorial San José » de Recife. Sa santé s’était détériorée ces derniers jours et il avait été intubé le 16 juillet après avoir été diagnostiqué avec le Covid-19. Depuis le début de la semaine, le diocèse de Palmares s’était réuni en prière par le biais des réseaux sociaux et d’internet.

Né en 1963 à Panado, dans l’État d’Alagoas, diplômé en philosophie de l’Université fédérale d’Alagoas (Ufal) puis en théologie dogmatique de l’Université pontificale grégorienne de Rome, Mgr da Costa a été ordonné prêtre en 1992 et il a été nommé évêque auxiliaire d’Aracaju par Benoît XVI en 2009. Il est devenu évêque de Palmares, sur nomination du Pape François en 2014.

Un évêque journaliste

Mgr Da Costa sur Facebook.

Très impliqué dans les médias, il a été chroniqueur dans divers journaux catholiques locaux et animateur d’une émission de radio. Au sein de l’épiscopat brésilien, il a été président de la Commission pastorale pour l’éducation et la culture dans sa région ecclésiastique.

Mgr da Costa est le troisième évêque brésilien à mourir de la Covid-19, après Mgr Aldo Pagotto, archevêque émérite de Paraiba, décédé le 14 avril et Mgr Ercílio Simon, archevêque émérite du Passo Fundo, est décédé le 1er juin. Mais il s’agit du premier cas mortel impliquant un évêque en activité en Brésil, et surtout relativement jeune et ne semblant pas faire partie d’une catégorie de la population à risque. Le diocèse de Palmares fait part de son «immense tristesse» et fait savoir que ses obsèques auront lieu en l’absence de fidèles (sauf le clergé et quelques proches), afin de limiter le risque de contagion.

Un pays commandé par Corona

Deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie de coronavirus après les Etats-Unis,le Brésil compte plus de 2 millions de malades et plus de 78000 morts. C’est pratiquement Corona qui commande le sort des Brésiliens.

Sources: Vaticannews.va

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