Méditation du dimanche: Quand l’habileté alimente l’amitié

Pour se faire des amis, l’habileté consiste à détecter les barrières à l’amitié : tempérament (timidité d’un enfant qui quitte les adultes pour se mettre à courir avec les autres enfants, incomparibilité), crainte de blesser ou d’être incompris (malentendus), intérêts égoïstes, abaissement de l’autre…

A partir des textes de ce 25° dimanche du temps ordinaire, des questions se posent : habileté et amitié vont-elles de pair pour un chrétien ? Faut-il être habile pour se faire des amis ? A quel prix les plus petits obtiennent-ils de bons amis ?

La sagesse biblique est explicite : « Un ami fidèle est un abri solide ; celui qui le trouve a trouvé un trésor ; rien ne remplace un ami fidèle et sa valeur est sans mesure » (Siracide 6,17). C’est pourquoi « Le Seigneur parlait à Moïse comme un homme parle à son ami » (Ex 33,11) Et en Jésus, « homme qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (deuxième lecture), Dieu s’est montré l’ami de tous les hommes.

Roi du ciel et de la terre, Jésus Maître reconnu ainsi par les siens, n’a pas voulu que ses disciples restent des serviteurs mais plutôt des amis : « Je ne vous appelle plus serviteurs…, mais je vous appelle mes amis… » (Jn 15,15)

Or, pour se faire des amis, l’habileté consiste à détecter les barrières à l’amitié : tempérament (timidité d’un enfant qui quitte les adultes pour se mettre à courir avec les autres enfants…), crainte de blesser ou d’être incompris(malentendus), intérêts égoïstes, abaissement de l’autre…

Comme nous le rappelle le livre des Proverbes, « L’ami aime en tout temps, et dans le malheur, il se montre un frère » (Pr 17,17). L’amitié inspirée par Jésus veut la perfection de l’être aimé pour qu’il soit davantage digne d’amour et de confiance.

Et si les gens font preuve d’habileté dans la gestion de la vie quotidienne, « sont plus habiles entre eux »,dit Jésus(Evangile), pourquoi n’en feraient-ils pas autant pour la vie éternelle du Royaume de Dieu ?

La Liturgie de ce dimanche nous permet ainsi d’équilibrer les motivations de nos choix au lieu de les lier seulement à nos avantages temporels.

Voilà pourquoi l’Eglise ne cesse de prier pour « tous les hommes, les chefs d’Etat et ceux qui exercent l’autorité » (deuxième lecture) pour qu’il y ait des mesures d’équité et de justice dans nos sociétés où les plus petits ne seraient pas écrasés par les plus riches, ni ne subiraient pas l’augmentation des prix et des souffrances, faute d’argent.

Parce qu’ils sont nombreux à avoir honte de mal faire à cause de la Parole de Dieu qu’ils ont entendue et de l’enseignement qu’ils ont reçu, rendons grâce à Dieu qui continue de soutenir son peuple afin qu’il vive pleinement dans la paix, la sécurité et l’unité retrouvées dans le Christ, surtout dans son don le plus parfait qu’est l’Eucharistie.

Bon dimanche et belle semaine.

P.B

Homélie du Dimanche : Que dire sur le point de mourir?

Les lectures de ce dimanche nous aident à réfléchir sur ce qui nous arrête dans nos cheminements, les entraves contre notre foi, mais surtout, ce que nous dirons sur le point d’expirer. Parole d’affirmation que résurrection il y a ou silence tout court, laissant à Dieu son dernier mot?

Quoi qu’il arrive, nous marchons vers lui dans l’espoir qu’il nous rendra la vie, car « il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. » Par la rencontre avec « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », nous reconnaissons que nous sommes héritiers de la résurrection proclamée déjà par ces jeunes martyrs de la Première Alliance, notification de la foi de leurs pères.

Ainsi dans la même foi, ceux qui ont eu des enfants et ceux qui ne les ont pas eus, ceux qui sont mariés ou ceux qui ne le sont pas, auront le même héritage s’ils croient vraiment: la vie éternelle par la résurrection, car ils seront semblables aux anges, « enfants de la résurrection. »

En ce Trente-deuxième dimanche du Temps ordinaire, rendons grâce pour les jeunes générations qui trouvent réconfort et énergies nouvelles dans la foi au Christ Jésus. Rendons grâce aussi pour les parents très contents d’avoir les enfants ou petits-enfants qui n’hésitent pas à faire savoir leur confiance dans le Seigneur par leur fidélité et leur unité de vie.

Conscients que « tout le monde n’a pas la foi », nous sommes invités à chercher et tenir fermement ce que « nous pouvons faire et dire de bien ». Et si nous ne pouvons pas faire beaucoup de choses, à cause de notre état de santé ou des circonstances diverses), la prière doit être le lieu de prédilection pour chacun, afin de bénéficier de l’Esprit de confiance et d’endurance dans le Christ Jésus.

De cette façon, la célébration de l’Eucharistie devient la source tellement sûre de force, que nous ne pouvons plus vivre comme avant. En la recevant, notre langue devient si vive que, même sur le point d’expirer, nous pouvons l’affirmer: nous  connaîtrons la résurrection pour la vie, parce que nous sommes en communion avec le Dieu Vivant.

Puisse la conscience de chacun se réveiller et proclamer cette vérité comme le Psalmiste: « Au réveil, je me rassasierai de ton visage. » N’oublions pas femmes et hommes qui se regardent, le visage rayonnant,tout en attendant la mort…

Très bon dimanche.

By P.Protogène BUTERA

Voici les textes à méditer pour ce dimanche:

PREMIÈRE LECTURE
Lecture du deuxième livre des Martyrs d’Israël (2 M 7, 1-2.9-14)

En ces jours-là,
    sept frères avaient été arrêtés avec leur mère.
À coups de fouet et de nerf de bœuf,
le roi Antiocos voulut les contraindre
à manger du porc, viande interdite.
    L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara :
« Que cherches-tu à savoir de nous ?
Nous sommes prêts à mourir
plutôt que de transgresser les lois de nos pères. »
    Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir :
« Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente,
mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois,
le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. »
    Après cela, le troisième fut mis à la torture.
Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna
et il présenta les mains avec intrépidité,
    en déclarant avec noblesse :
« C’est du Ciel que je tiens ces membres,
mais à cause de ses lois je les méprise,
et c’est par lui que j’espère les retrouver. »
    Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme
qui comptait pour rien les souffrances.
    Lorsque celui-ci fut mort,
le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices.
    Sur le point d’expirer, il parla ainsi :
« Mieux vaut mourir par la main des hommes,
quand on attend la résurrection promise par Dieu,
tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »
    – Parole du Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens  (2 Th 2, 16 – 3, 5)

Frères,
     que notre Seigneur Jésus Christ lui-même,
et Dieu notre Père qui nous a aimés
et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce,
    réconfortent vos cœurs
et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.
     Priez aussi pour nous, frères,
afin que la parole du Seigneur poursuive sa course,
et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous.
    Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais,
car tout le monde n’a pas la foi.
    Le Seigneur, lui, est fidèle :
il vous affermira et vous protégera du Mal.
    Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous :
vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons.
    Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu
et l’endurance du Christ.
    – Parole du Seigneur.
ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 20, 27-38)

En ce temps-là,
   quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –s’approchèrent de Jésus
    et l’interrogèrent :
    « Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère qui meurt
en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.

    Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
    de même le deuxième,
    puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
    Finalement la femme mourut aussi.
    Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
    Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
    Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
    Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur 
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
    Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »
    – Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie du 30° dimanche: Quand la prière a atteint son but

En prolongement du message du dimanche dernier sur la nécessité de toujours prier sans se décourager, aujourd’hui c’est le but ou la finalité de la prière qui est en jeu.

Or, le but de toute prière est la gloire de Dieu et la reconnaissance des mérites des autres. C’est ce que souligne la prière sur les offrandes: « Permets, Seigneur, que notre célébration contribue d’abord à ta gloire. » Et Saint Paul l’affirme de façon merveilleuse: « Le Seigneur me remettra sa récompense comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.« 

En revanche, ce qui peut empêcher la prière d’atteindre son but, c’est l’orgueil et le mépris des autres mais surtout l’orgueil en tant que sentiment de domination: « Parce que, dit le Pharisien, je ne suis pas comme les autres hommes, ou comme ce Publicain. »

Pourtant, les deux hommes étaient sortis pour prier. S’ils diffèrent de part leurs statuts et leurs dispositions, quelque chose les unit: non seulement le désir de prier encore, mais aussi le fait de s’adresser presque à un même Dieu: « Mon Dieu, je te rends grâce », dit l’un; « Mon Dieu, montre-toi favorable », dit l’autre.

Ainsi, dans nos célébrations liturgiques, nous accordons la première place au Publicain par notre demande de pardon(Kyrie, méditation) et nous intégrons aussi ce que le Pharisien a de meilleur: « rendre grâce » par notre gloire à Dieu (manifestation de joie)de façon à être introduits confortablement à la Table de la Parole.

Oh! Qu’il est admirable ce Pharisien! Un bon type qui fait de belles choses que la génération actuelle ne ferait plus: jeûner 2 fois par semaine, verser 10% de son salaire/revenus pour l’entretien du Temple ou de l’Église. Ah! Non. C’est plus que ça. Il est l’homme que cherche cette génération: super-man, star du show, le meilleur gagnant…Grâce à lui, le Seigneur nous remet à l’ordre: « Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé. »

Le Seigneur Jésus lui-même s’est abaissé vers nous pour qu’il soit élevé par nos voix en reconnaissant la puissance de Dieu le Père qui l’a élevé d’entre les morts. C’est le sens de nos Eucharisties où chaque jour/dimanche nous exprimons l’importance de sa présence au milieu de nous. Nous le disons avec Saint Paul: « A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen »

Très bon dimanche pour la fin de ce mois d’octobre. Allez plus loin dans la méditation des textes du jour.

PREMIÈRE LECTURE
Lecture du livre de Ben Sira le Sage (Si 35, 15b-17.20-22a)
Le Seigneur est un juge
qui se montre impartial envers les personnes.
    Il ne défavorise pas le pauvre,
il écoute la prière de l’opprimé.
    Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin,
ni la plainte répétée de la veuve.
    Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli,
sa supplication parviendra jusqu’au ciel.
    La prière du pauvre traverse les nuées ;
tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable.
Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui,
    ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice.

    – Parole du Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée  (2 Tm 4, 6-8.16-18)
Bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
    J’ai mené le bon combat,
j’ai achevé ma course,
j’ai gardé la foi.
    Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice :
le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là,
et non seulement à moi,
mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour
sa Manifestation glorieuse.
    La première fois que j’ai présenté ma défense,
personne ne m’a soutenu :
tous m’ont abandonné.
Que cela ne soit pas retenu contre eux.
    Le Seigneur, lui, m’a assisté.
Il m’a rempli de force
pour que, par moi,
la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout
et que toutes les nations l’entendent.
J’ai été arraché à la gueule du lion ;
    le Seigneur m’arrachera encore
à tout ce qu’on fait pour me nuire.
Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste.
À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

    – Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 9-14)
En ce temps-là,
    à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
    « Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
    Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
‘Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
    Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
    Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
    Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

By Protogène BUTERA

Troisième dimanche: « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture »

La liturgie de ce troisième dimanche du temps ordinaire est l’occasion de méditer sur les attitudes dont nous ne comprenons plus le sens dans nos célébrations par rapport à nos cultures: lever les mains, s’incliner, se prosterner…comme gestes de la prière.

Cette méditation ne concerne pas seulement les attitudes mais aussi les situations que nous vivons. Ainsi, en entendant la Parole de Dieu ,il y a plusieurs raisons de pleurer: les divisions dans le Corps du Christ qu’est l’Église, le sentiment d’inutilité pour certains membres, le manque de respect ou d’honneur pour d’autres qui ne sont pas apparemment plus considérés ou considérables.

Par ailleurs, il y a des raisons d’être dans la joie en considérant les serviteurs de la Parole qui sont contents de la solidité des enseignements des apôtres qu’ils ont entendus sur Dieu et sur Jésus depuis le commencement. Une autre raison est cette déclaration même du prophète Néhémie: « Ne vous affligez pas,la joie du Seigneur est votre rempart. »

En soulignant la primauté des apôtres et des prophètes,saint Paul nous a montré (deuxième lecture) le rôle de ces personnes à faire participer tout le peuple à la célébration ou à la fête pour les bienfaits accordés par le Seigneur. Cette célébration n’est effective que dans la mesure où chaque membre vivant fait revivre le corps entier. Pour ce faire, « Ceux que Dieu a placés dans l’Église » ont le devoir de permettre à l’auditoire de « fixer les yeux sur Jésus ».

Or, Jésus vient de l’affirmer vivement:  » Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Voyons ce que nous faisons de la Parole de Dieu et ce qu’elle change en nous ou autour de nous. Peut-être que cette prière du Psaume pourra être notre guide qui nous sert de ligne de conduite durant cette semaine: « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie; la charte du Seigneur est sûre qui rend sages les simples. « 

Puisse l’Esprit du Christ ressuscité donner aux baptisés la maitrise de ce qu’il est beau de dire afin d’entretenir l’unité, et la disposition nécessaire pour purifier le regard émerveillé et porteur d’une nouvelle vie.

Fructueuse méditation!

Voici la Parole de Dieu pour ce dimanche:


Lecture du livre de Néhémie
(Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)

En ces jours-là,
    le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi
en présence de l’assemblée,
composée des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre.
C’était le premier jour du septième mois.
    Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux,
fit la lecture dans le livre,
depuis le lever du jour jusqu’à midi,
en présence des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre :
tout le peuple écoutait la lecture de la Loi.
    Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois,
construite tout exprès.
    Esdras ouvrit le livre ;
tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée.
Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout.
    Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand,
et tout le peuple, levant les mains, répondit :
« Amen ! Amen ! »
Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur,
le visage contre terre.
    Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu,
puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens,
et l’on pouvait comprendre.
    Néhémie le gouverneur,
Esdras qui était prêtre et scribe,
et les Lévites qui donnaient les explications,
dirent à tout le peuple :
« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !
Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! »
Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi.
    Esdras leur dit encore :
« Allez, mangez des viandes savoureuses,
buvez des boissons aromatisées,
et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt.
Car ce jour est consacré à notre Dieu !
Ne vous affligez pas :
la joie du Seigneur est votre rempart ! »
    – Parole du Seigneur.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
 (1 Co 12, 12-30)
Frères,
    prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ.
    C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
    Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres.
    Le pied aurait beau dire :
« Je ne suis pas la main,
donc je ne fais pas partie du corps »,
il fait cependant partie du corps.
    L’oreille aurait beau dire :
« Je ne suis pas l’œil,
donc je ne fais pas partie du corps »,
elle fait cependant partie du corps.
    Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux,
comment pourrait-on entendre ?
S’il n’y avait que les oreilles,
comment pourrait-on sentir les odeurs ?
    Mais, dans le corps,
Dieu a disposé les différents membres
comme il l’a voulu.
    S’il n’y avait en tout qu’un seul membre,
comment cela ferait-il un corps ?
    En fait, il y a plusieurs membres,
et un seul corps.
    L’œil ne peut pas dire à la main :
« Je n’ai pas besoin de toi » ;
la tête ne peut pas dire aux pieds :
« Je n’ai pas besoin de vous ».
    Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates
sont indispensables.
    Et celles qui passent pour moins honorables,
ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ;
celles qui sont moins décentes,
nous les traitons plus décemment ;
    pour celles qui sont décentes,
ce n’est pas nécessaire.
Mais en organisant le corps,
Dieu a accordé plus d’honneur
à ce qui en est dépourvu.
    Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps,
mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres.
    Si un seul membre souffre,
tous les membres partagent sa souffrance ;
si un membre est à l’honneur,
tous partagent sa joie.
    Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.
    Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église,
il y a premièrement des apôtres,
deuxièmement des prophètes,
troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ;
ensuite, il y a les miracles,
puis les dons de guérison,
d’assistance, de gouvernement,
le don de parler diverses langues mystérieuses.
    Tout le monde évidemment n’est pas apôtre,
tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.
    – Parole du Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc  

(Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)


Beaucoup ont entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous,
    d’après ce que nous ont transmis
ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires
et serviteurs de la Parole.
    C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,
après avoir recueilli avec précision des informations
concernant tout ce qui s’est passé depuis le début,
d’écrire pour toi, excellent Théophile,
un exposé suivi,
    afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.
    En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
    Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
    On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
    L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
    annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.

    Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
    Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »
    – Acclamons la Parole de Dieu.

Homélie du Deuxième dimanche de l’Avent: Ce qui est important pour….

Voici le dimanche où il est temps de comparer la voix des princes de ce monde(Ponce Pilate, Hérode, Tibère…)avec celle du prophète qui crie dans le désert.Les premiers appellent à préparer le chemin(=des réformes)qui aboutit dans l’injustice,le second appelle à préparer celui dont l’aboutissement est l’allégresse.

Il suffit de regarder le nombre des gens qui portent « la robe de tristesse et de misère »dont ils ne parviennent pas à se dévêtir.Plutôt que de continuer de crier dans le désert,ces gens décident de crier haut et fort dans les villes.

Pour que ce cri soit un moyen de salut,Saint Paul nous exhorte,comme aux Philippiens,à discerner « ce qui est important » afin d’arriver à quelques accomplissements dont nos bouches prendront plaisir à en rire par et pour l’annonce de l’Évangile qui soit bonne nouvelle pour tous.

Nous les baptisés,voyons si les noms que nous avons reçus remplissent encore ce qualificatif: »gloire-dela-piété-envers-Dieu ».Ainsi nous trouverons ce qui est important pour que la prière se fasse avec joie et intelligence du cœur puisque c’est parfois péniblement que l’on prie pour quelqu’un avec lequel on n’est pas en bon terme, « en communion ».

En ce deuxième dimanche de l’Avent,réjouissons-nous du beau travail qu’accomplissent ceux qui font l’effort de rassembler tous les enfants(baptisés ou non)par la Parole de Dieu,d’autant plus que que « tout être vivant verra le salut de Dieu. »(Evangile)

De ce salut qui s’obtient par Jésus Christ,nous en sommes comblés dans l’Eucharistie que nous contemplons de nos yeux,que nous recevons dans nos mains et dans nos bouches,de manière à nous enthousiasmer comme le Psalmiste: »Quelle merveille le Seigneur fit pour nous! »

Que ces LECTURES prévues pour ce dimanche, vous permettent d’approfondir votre médiation et de goûter le fruit de votre conversion.

P. Protogène BUTERA

PREMIÈRE LECTURE (Ba 5, 1-9)

Lecture du livre du prophète Baruc

    Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
    enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
    Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :« Paix-de-la-justice »et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
    Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ;ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
    Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis,et Dieu te les ramène, portés en triomphe,comme sur un trône royal.
 Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu.
    Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ;
car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.

– Parole du Seigneur.

PSAUME (Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)

R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
 (Ps 125, 3)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

DEUXIÈME LECTURE (Ph 1, 4-6.8-11)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères,à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Évangile.
    J’en suis persuadé,
celui qui a commencé en vous un si beau travail ,le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
    Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus.
    Et, dans ma prière,
je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
 pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

    – Parole du Seigneur.

ÉVANGILE (Lc 3, 1-6)

Alléluia. Alléluia. 
Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers :tout être vivant verra le salut de DieuAlléluia. (cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

    Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
    Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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