A partir des textes de ce 25° dimanche du temps ordinaire, des questions se posent : habileté et amitié vont-elles de pair pour un chrétien ? Faut-il être habile pour se faire des amis ? A quel prix les plus petits obtiennent-ils de bons amis ?
La sagesse biblique est explicite : « Un ami fidèle est un abri solide ; celui qui le trouve a trouvé un trésor ; rien ne remplace un ami fidèle et sa valeur est sans mesure » (Siracide 6,17). C’est pourquoi « Le Seigneur parlait à Moïse comme un homme parle à son ami » (Ex 33,11) Et en Jésus, « homme qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (deuxième lecture), Dieu s’est montré l’ami de tous les hommes.
Roi du ciel et de la terre, Jésus Maître reconnu ainsi par les siens, n’a pas voulu que ses disciples restent des serviteurs mais plutôt des amis : « Je ne vous appelle plus serviteurs…, mais je vous appelle mes amis… » (Jn 15,15)
Or, pour se faire des amis, l’habileté consiste à détecter les barrières à l’amitié : tempérament (timidité d’un enfant qui quitte les adultes pour se mettre à courir avec les autres enfants…), crainte de blesser ou d’être incompris(malentendus), intérêts égoïstes, abaissement de l’autre…
Comme nous le rappelle le livre des Proverbes, « L’ami aime en tout temps, et dans le malheur, il se montre un frère » (Pr 17,17). L’amitié inspirée par Jésus veut la perfection de l’être aimé pour qu’il soit davantage digne d’amour et de confiance.
Et si les gens font preuve d’habileté dans la gestion de la vie quotidienne, « sont plus habiles entre eux »,dit Jésus(Evangile), pourquoi n’en feraient-ils pas autant pour la vie éternelle du Royaume de Dieu ?
La Liturgie de ce dimanche nous permet ainsi d’équilibrer les motivations de nos choix au lieu de les lier seulement à nos avantages temporels.
Voilà pourquoi l’Eglise ne cesse de prier pour « tous les hommes, les chefs d’Etat et ceux qui exercent l’autorité » (deuxième lecture) pour qu’il y ait des mesures d’équité et de justice dans nos sociétés où les plus petits ne seraient pas écrasés par les plus riches, ni ne subiraient pas l’augmentation des prix et des souffrances, faute d’argent.
Parce qu’ils sont nombreux à avoir honte de mal faire à cause de la Parole de Dieu qu’ils ont entendue et de l’enseignement qu’ils ont reçu, rendons grâce à Dieu qui continue de soutenir son peuple afin qu’il vive pleinement dans la paix, la sécurité et l’unité retrouvées dans le Christ, surtout dans son don le plus parfait qu’est l’Eucharistie.
Bon dimanche et belle semaine.
P.B