La démission des 34 évêques de l’Église catholique au Chili, à cause du problème de pédophilie, a ébranlé les médias. La publication du rapport sur le même problème en Pennsylvanie a ajouté de l’encre. Le Pape François qui n’a pas cessé de condamner ces atrocités qu’il qualifie autant de « crimes » que de « péchés », vient de publier une lettre adressée au peuple de Dieu.
A lire: Lettre du Pape François au Peuple de Dieu
Tous ces événements sont vraiment une belle occasion pour se poser de vraies questions sur la logique de l’accusation, le processus de reconnaissance(de la faute ou de l’erreur)et la démarche de réparation des préjudices(parole des victimes). Or,chaque fois que de tels cas et faits ignobles sont révélés,c’est l’Église en tant qu’institution qui se voit touchée et pointée du doigt.
Les abus commis par quelques prêtres ou dans quelques institutions religieuses se reflètent sur le visage de toute l’Église. Tel un cancer qui a atteint une partie du corps, c’est tout le corps qui en ressent les effets et qui tremble.
Aussi faut-il se demander:s’agit-il d’une question prioritaire « d’institutionnalité » pour toute l’Église catholique? Est-ce que la parole des victimes, bien qu’elle les libère, suffit-elle à elle-même pour guérir toutes les blessures?Ces victimes n’ont-ils pas droit à la réparation du préjudice subi?
Coupables(prêtres)et victimes en augmentation
Compte tenu du nombre évolutif des prêtres ou des agents de l’Église accusés de pédophilie et des victimes qui se révèlent de temps à autre dans toutes les parties du monde, il est devenu urgent de se saisir du problème.
Mais on ne peut pas ne pas se demander pourquoi plusieurs affaires de pédophilie ont eu lieu dans les années 1970-2000? Y a-t-il un contexte et des circonstances qui favorisaient de tels actes? Le Pape François a épinglé le « cléricalisme ». Est-ce qu’on est capable de cerner la racine de ce « mal » afin de porter de vrais remèdes à la maladie au lieu de traiter les effets?
Lire: Pédophilie en Eglise,quelles conséquences?
Des exemples à suivre?
La Conférence des évêques de France, sur son site luttercontrepedophilie.catholique.fr, en est très consciente: « la médiatisation d’une affaire permet de nouvelles révélations et plaintes : des enfants et des adultes, grâce à l’impact public de ces affaires, se sentent autorisés, même longtemps après, à dire ce qui leur est arrivé et à le dénoncer à la justice. »
Dans ce contexte, nous savons qu’en Australie, où 4445 enfants ont été abusés par les prêtres,L’Eglise catholique a dû versé 200 millions d’euros(276 millions de dollars) pour dédommager 3066 victimes des faits qui datent des années 1980 . L’Eglise américaine en a versé 120 millions de dollars en 2015. N’y a-t-il pas le risque que d’autres pays tels que la Belgique(plus de 1000 victimes), l’Allemagne, Irlande et la France y trouvent un exemple à suivre pour exiger que l’Église indemnise toutes les victimes?
Point final à la bonne réputation
Ô! Tempora! Ce n’est plus le temps de chercher la bonne réputation de l’Église! Il n’y en a plus. C’est plutôt le temps des responsabilités(pénales ou civiles)et de solidarité internationale pour que certains diocèses ne descendent pas dans les enfers financiers.
Qui vivra,verra!Pour le moment, une main invisible est en train d’indiquer: c’est là-bas! Allons-y. Frappons fort. Diminuons l’influence ahurissante de l’Église catholique.Ça ira,non?
By Protogène BUTERA