Très Saint Sacrement: Comment les espèces différentes forment l’unité du corps?

L’échange de bénédiction et de partage entre Melchisédec et Abram symbolise celui du Christ, prêtre par excellence, avec le disciple élu de Dieu en lutte pour la paix et la justice sur la terre. C’est ce partage que Jésus va rendre plus visible et étendre avec les Douze sur la multitude dont les raisons de dispersion sont énormes et venant de partout.

En Jésus, le salut doit toucher tout le monde. De la même manière qu’il guérissait ceux qui en avaient besoin, de même il permettra à tous de manger de manger à leur faim. Ainsi pains et poissons sont bénis pour le partage dont les disciples assurent la distribution.

Par ce geste, le Seigneur nous montre que nous avons tout ce qu’il faut pour supprimer la faim dans le monde, à condition d’avoir une bonne organisation et une meilleure redistribution. Allons comprendre pourquoi des millions de réfugiés et déplacés de guerre meurent de la faim qui pouvait être assouvie par quelques millions de dollars alors que des milliards de dollars ou euros sont dépensés pour l’achat des armes ou le contrôle de l’espace. Les uns sont rassasiés alors que les autres ne peuvent pas « casser la croute »

L’apôtre Paul nous montre que le Christ est allé loin dans ce qu’Il nous propose : du don des produits de notre générosité au don de soi de son propre corps.  « Ceci est mon corps, dit-il, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi »,qui ne voit pas le lien entre «  faites-les asseoir »et  « faites-ceci » ?

A l’exemple de Melchisédec, le Christ a utilisé le pain et le vin, deux espèces dont la spécificité de la prière  et la foi confiante en Dieu très haut, est de les transformer en unité, un seul corps, le Corps du Christ. En le recevant, nous disons « Amen » parce que nous voulons devenir des artisans de paix et d’unité sur les pas du roi de Salem. C’est ce que souligne cette séquence pour notre fête d’aujourd’hui qu’on appelait la Fête-Dieu:

« A ce banquet du nouveau Roi, la Pâque de la Loi nouvelle met fin à la Pâque ancienne.
  Ce que fit le Christ à la Cène, il ordonne qu’en sa mémoire nous le fassions après lui.

C’est un dogme pour les chrétiens que le pain se change en son corps, que le vin devient son sang.
Le voici le pain des anges, il est le pain de l’homme en route, le vrai pain des enfants de Dieu, qu’on ne peut jeter aux chiens.
Bons et mauvais le consomment, mais pour un sort différent, pour la vie ou pour la mort »

Séquence Laouda,sion

En prévention contre tout oubli ou banalisation, le Christ rend ce geste obligatoire : « Faites ceci en mémoire de moi »Et comme l’oubli peut concerner son état même, sa dignité, saint Paul rappelle aux Corinthiens : « Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit, mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le Corps du Seigneur » (1Cor11, 27-29)

Argument qu’explicitait avec force et vigueur saint Jean Chrysostome :  « Moi aussi, j’élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude, en effet, ne s’appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments »

C’est ce respect dû à l’Eucharistie comme don et remède qui faisait dire aussi à Jean Paul II que « Le chrétien qui participe à l’Eucharistie apprend par elle à se faire artisan de communion, de paix, de solidarité, dans toutes les circonstances de la vie »de sorte que « les chrétiens vivent l’Eucharistie comme une grande école de paix, où se forment des hommes et des femmes qui, à différents niveaux de responsabilité dans la vie sociale, culturelle, politique, deviennent des artisans de dialogue et de communion »(cf Ecclesia de Eucharistia vivit)Ainsi, par ces mots « Prenez et mangez-en tous, ceci est mon Corps livré pour vous »,nous sommes ravis d’admirer le Christ et prêts à le proclamer comme vivant.

Et « lorsque vous ne recevez pas la communion à la Messe que vous entendez, dit Thérèse de l’Enfant Jésus, communiez spirituellement, c’est là une méthode très avantageuse ; vous imprimez ainsi en vous un amour profond pour notre Seigneur » en méditant sur la splendeur de ce prince, éblouissant de sainteté.

Bonne fête à vous toutes et tous!

Protogène BUTERA

Voici les lectures prévues pour la Liturgie de cette année C:

PREMIÈRE LECTURE
Lecture du livre de la Genèse (Gn 14, 18-20)
En ces jours-là, Melkisédek, roi de Salem,
fit apporter du pain et du vin il était prêtre du Dieu très-haut.
Il bénit Abram en disant :« Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. »
Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris.
   – Parole du Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)
Frères, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis :la nuit où il était livré,le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
    Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
    Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
    – Parole du Seigneur.
ÉVANGILE  
Évangile de Jésus Christ selon saint
Luc (Lc 9, 11b-17)
En ce temps-là,
    Jésus parlait aux foules du règne de Dieu,et guérissait ceux qui en avaient besoin.
   Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »
    Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent :
« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »
    Il y avait environ cinq mille hommes.
Jésus dit à ses disciples :« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
   Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.
    Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.
    Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.
  – Acclamons la Parole de Dieu.

Auteur : protosbuyahoofr

Prêtre amateur de Philosophie politique et de Philosophie économique autant bien que du Droit de la Santé, je suis révolté par la misère de certains peuples vivant sous le seuil de la pauvreté. Ces questions me préoccupent: Pourquoi sont-ils dans cet état(de pauvreté)?Y a-t-il un moyen d'en sortir pour parvenir au bien-être atteignable? N'ont-ils pas droit au bonheur raisonnable? Mon doigt et mon regard se focaliseront sur les causes tandis que mon cœur méditera sur les actions susceptibles d'amélioration. Portant le même souci de nous informer sans polémiquer, nous ne tairons pas nos droits inaliénables ,car les devoirs s'imposent à nous. Dans cette voie, je compte sur vos commentaires et vos témoignages pour plus de lumière. P.B